Adolescents

Adolescents

adolescent

L’adolescence est une phase de développement du sujet, un passage. Pour Freud comme pour Lacan, la puberté représente une scansion dans le développement, un temps de construction psychique et subjective, un temps de transformation. Freud parle des métamorphoses de la puberté.

Dans le langage courant on parle souvent de la « crise d’adolescence » en raison des comportements parfois paradoxaux de l’adolescent.

Mais cette période de mouvance psychique, riche en remaniements de tous ordres, est nécessaire pour sortir de l’enfance. Pour l’adolescent, il s’agit réellement d’un travail « Il doit quitter la place assignée qui est la sienne en tant qu’enfant, dans le discours familial, en trouvant une place qui lui ressemble dans le discours social (S Lesourd).

Quand consulter ?

Quand l’adolescent présente :

Des comportements agressifs, de la violence ou au contraire un repli sur soi, un isolement social, des pleurs fréquents
Des troubles alimentaires tels : anorexie, boulimie…
Des conduites addictives telles la consommation régulière de drogues, d’alcool, de jeux vidéo, d’internet…
Des conduites à risque : fugues, tentatives de suicide, automutilations
Des interrogations et anxiété concernant la sexualité, sa propre sexualité, qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle
Un décrochage scolaire important, une phobie scolaire
Une perte de sens, le sentiment d’être dans une impasse
Lorsqu’un deuil, un divorce, une maladie grave affectent un membre de la famille modifiant la configuration familiale, l’évolution de l’adolescent risque d’en être affectée (prise de responsabilité inadéquate telle devenir le parent de son parent …)
Quand il est victime ou auteur de harcèlement scolaire ou de cyber-harcèlement

Pour aller plus loin : l’adolescence

L’enfance a un terme et c’est le corps qui le signale.  Le corps de l’adolescent devient un lieu d’étrangeté et de familiarités mélangées, ce qui peut entrainer une perte de repères.
Agité par le réveil pulsionnel qui surgit brutalement, il s’interroge sur la sexualité et son orientation sexuelle (hétérosexualité, homosexualité).

C’est une période où l’adolescent se pose des questions cruciales, remet en question les valeurs, les choix, les convictions de ses parents. Il s’agit d’un véritable remaniement des identifications. Il a besoin de mettre à distance ses parents pour pouvoir se trouver, définir ce qui est important pour lui. Il revendique le fait d’être reconnu et respecté. C’est un enjeu majeur pour son inscription dans le lien social.

Ce moment d’éveil, de passage de l’espace familial à l’espace social, doit s’accompagner de séparation, de perte, de deuils : perte de son corps d’enfant, de ses repères, deuil de l’enfance, deuil d’un type de relation à ses parents et de la sécurité que ce lien procurait. Ce n’est pas toujours aisé.

Tous ces effets physiques et psychiques rendent l’adolescent vulnérable. Ils sexualisent, conflictualisent les relations, les liens à l’entourage et aux parents. Le recours à l’acte est privilégié à cet âge où la mise en mots est problématique.

Ce moment est difficile pour les parents qui découvrent que leur enfant a grandi. Ils sont confrontés à la difficulté de se séparer de l’enfant idéal de leur désir. Ils peuvent se sentir dépassés, rejetés, provoqués. Tenter de maintenir un dialogue, adapter les limites, poser un cadre n’est pas toujours évident. Des situations peuvent sembler en impasse.

C’est par des symptômes, des actes, que l’adolescent peut manifester, exprimer son mal-être, sa souffrance, ses problèmes, sa colère. Toutefois beaucoup d’adolescents cachent leur détresse, leur mal-être. Il faut rester vigilant à leurs signes discrets de mal être.

Rencontrer un psychanalyste, être écouté peut aider l’adolescent à dénouer ses difficultés, trouver un apaisement et continuer à avancer vers l’espace social.

Concrètement

Les séances se déroulent en face à face. Il s’agit le plus souvent d’entretiens sous forme de conversation. A cette période de la vie, il n’est pas aisé pour l’adolescent de mettre des mots, le recours à l’acte lui est plus familier. Alors, pour ne pas le laisser seul face à ses questions, sa problématique, je peux questionner, souligner un point…

Cela peut aller de quelques séances à un suivi beaucoup plus long. Certains adolescents peuvent parfois estimer que cela va mieux, arrêtent, puis me rappellent 3, 6 mois plus tard. Peuvent-ils revenir ? Bien sûr ! Ils savent que ma porte leur reste ouverte. Il faut une grande souplesse.